« Tonton Georges » Brassens se plaint que:
…les vivants aujourd’hui n’sont plus si généreux
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux
C’est la raison pour laquell’, depuis quelques années
Des tas d’enterrements vous passent sous le nez.
Les Notes de la SMC veux commémorer ceux et celles parmi nous nous ont quitté.e.s
Nous avons, je pense, un rôle plutôt spécial à jouer à cet égard. Les familles et ami.es envoient souvent des nécrologies aux journaux locaux, ou les affichent sur le site Web d’un salon funéraire. Or, ces hommages se penchent sur le côté personnel du défunt, connu de sa famille, de ses voisins et des membres de leur Église, de leur club de curling, de leur groupe de klezmer. Un nombre limité de nos membres ont peut-être le privilège de les connaitre au sein de ces cercles, mais pour la plupart d’entre nous, la regrettée professeure Mehitable O’Lafferty sera celle qui nous a enseigné la théorie des anneaux, qui a organisé un colloque fantastique au BIRS, ou qui a donné une conférence mémorable sur les graphes duomodulaires présubmersives. Ces aspects de sa vie ne sont pas nécessairement au premier plan dans l’esprit de sa famille endeuillée pour qui elle a été la tante Mitty qui aimait les randonnées.
Nous publions ainsi des nécrologies dans les Notes, lorsque nous le pouvons, du point de vue d’un.e mathématicien.ne. C’est notre privilège; contrairement aux journaux locaux, il n’y a pas de frais à publier. Notre mandat concerne les mathématicien.nes canadien.nes et les membres de la SMC. Si nous nous donnons la mission d’écrire une nécrologie pour tou.tes ceux et celles qui ont contribué aux mathématiques partout au monde, les nécrologies prendront la majorité de la revue et nous devrions la rebaptiser les Nécrologies de la SMC. Nous pouvons tout de même offrir l’espace à la communauté pour dire un dernier adieu à ses membres.
Tout comme c’est le cas dans les journaux locaux, le contenu de cette section dépend des contributions des lecteurs.rices. Quand un collègue nous quitte, nous vous encourageons à nous prévenir (les décès des anniversaires ne sont souvent pas annoncés dans l’actualité nationale). Si vous êtes en mesure d’écrire un hommage, nous en serons reconnaissant.es; sinon, nous accueillons vos suggestions d’une autre personne qui pourrait contribuer. Nous vous serons reconnaissant.es si vous nous aidez à trouver une image appropriée du défunt. Le format virtuel nous permet un nombre illimité de pages et nous pourrons presque toujours publier des nécrologies dans nos prochains numéros.
On m’a récemment posé une excellente question : quel est l’équilibre désiré entre les détails biographiques, le résumé du travail professionnel, et les souvenirs personnels? Je dirais que le premier doit être, selon la tradition mathématique, minimal et efficace. Le second, comme dans un bon compte rendu ou un bon article, doit être économique sans être inadéquat; et le troisième doit emprunter le format d’une veillée, évoquant librement de bons souvenirs. Or, l’important est que vous touchiez à ce dont vous souhaitez que les autres se souviennent (ou pour ceux et celles qui n’ont pas eu le privilège de connaitre le défunt, ce qu’ils pourraient apprendre sur lui). Écrivez ce qui vous semble bon, il n’y a pas de modèle fixe.
Espérons que vous et vos collègues n’aurez pas besoin de ces informations pendant des années à venir!