Les études supérieures à l’Université Concordia de Montréal malgré des montagnes russes de politiques

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Article de couverture
Juin 2025 (tome 57, no. 3)

À la fin du mois d’avril 2025, la Cour supérieure du Québec s’est prononcée contre des éléments clés des changements apportés par le gouvernement provincial à la politique sur les droits de scolarité en 2023, qui touchent les étudiants de l’extérieur de la province dans les universités anglophones. Le tribunal a invalidé la décision du gouvernement d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiants canadiens de l’extérieur du Québec. La structure actuelle des frais de scolarité restera temporairement en place, car le gouvernement s’est vu accorder un délai de neuf mois pour réviser sa réglementation.

Comme vous vous en souvenez peut-être, en 2023, le gouvernement provincial du Québec a mis en place une politique controversée augmentant de manière significative les frais de scolarité pour les étudiants canadiens d’autres provinces qui étudient dans des universités anglophones. McGill et Concordia ont averti que la nouvelle structure dissuaderait des milliers d’étudiants potentiels et entraînerait une forte baisse des demandes d’admission. En réponse, les deux universités ont mis en place des bourses hors province pour les candidats éligibles au premier cycle, ainsi qu’un soutien ciblé pour les étudiants des cycles supérieurs venant de l’extérieur du Québec, d’autant plus que certains programmes de cycles supérieurs ont été sélectivement touchés. Alors qu’il reste moins de 20 jours au gouvernement pour faire appel de la décision de la Cour au moment où j’écris ces lignes, il est probable que ce n’est pas la dernière fois que nous entendons parler de cette politique.

En février de cette année, pour la première fois depuis longtemps, notre programme d’études supérieures à l’Université Concordia comptait plus de bourses d’études pour les étudiants canadiens de troisième cycle que de candidats. On pense que le principal facteur contributif est précisément la hausse des droits de scolarité pour les étudiants de l’extérieur de la province, qui faisait encore l’objet d’une contestation judiciaire au moment où la plupart des demandes devaient être déposées. De nombreux candidats potentiels ont probablement vu les gros titres ou les commentaires sur les médias sociaux et ont supposé que l’augmentation des coûts s’appliquait universellement. Peu d’entre eux ont pris le temps de faire la différence entre les différents niveaux de diplômes ou les différents types de programmes. Il convient de souligner que cette augmentation des frais de scolarité ne s’appliquait pas aux étudiants en doctorat. Pourtant, cette nuance aurait pu être facilement perdue dans le récit public.

Cependant, cet article n’a pas pour but de discuter des détails de la loi ou de ses effets sur le paysage socio-économique du Québec. Je veux plutôt me concentrer sur les programmes d’études supérieures de mon département à l’Université Concordia et plaider pour que les étudiants potentiels des cycles supérieurs en sciences mathématiques choisissent cette université malgré les montagnes russes de la politique sur les droits de scolarité.

Il m’est apparu que nous ne parlons pas assez des avantages d’étudier à Concordia. Les forces de notre département de recherche en sciences mathématiques comprennent, entre autres, la théorie des nombres, l’analyse géométrique, l’analyse des données, les mathématiques financières et les statistiques. https://www.concordia.ca/artsci/math-stats/programs/graduate.html Nos forces en matière de recherche proviennent également de l’organisation unique des membres du corps professoral en sciences mathématiques, qui sont regroupés par domaine plutôt que par affiliation à des départements universitaires spécifiques. Qu’il s’agisse de théorie des nombres, d’analyse ou de statistiques, des séminaires et des ateliers hebdomadaires sont organisés ensemble dans chacune des quatre universités.

De plus, les étudiants de maîtrise et de doctorat en mathématiques bénéficient énormément de l’Institut des sciences mathématiques (ISM), un consortium de sept universités québécoises. Cette structure interuniversitaire permet aux étudiants :

  • D’accéder, s’inscrire et obtenir des crédits pour des cours dans plusieurs établissements (McGill et l’UQAM sont à 10 ou 15 minutes à pied, et même l’Université de Montréal n’est pas très loin) ;
  • De bénéficier d’un réseau étendu de superviseurs et de mentors ; la co-supervision, même entre membres de facultés de différentes universités, est très fréquente;
  • D’avoir des opportunités de séminaires avancés et de collaborations, 2 à 3 écoles d’été chaque année, voir celles à venir en science des données (mai 2025), et sur la géométrie convexe et l’analyse spectrale (août 2025) : https://ism.uqam.ca/academics/#2 ;
  • • D’avoir accès à des dopportunités de financement de voyages dans des écoles, conférences et ateliers en dehors de la province, et à l’international, pour les étudiants inscrits dans l’une des universités québécoises.

Il ne s’agit pas d’une simple commodité administrative. Il s’agit d’un écosystème de recherche intégré.

Montréal abrite également le Centre de recherches mathématiques (CRM), l’un des principaux instituts de recherche en sciences mathématiques du Canada. Le CRM accueille régulièrement des programmes thématiques, des ateliers et des chercheurs invités du monde entier, ce qui en fait une plaque tournante de l’activité internationale. En tant qu’étudiant de maîtrise ou de doctorat, vous avez la possibilité de participer à des recherches de pointe au-delà du département, d’accéder à des conférences internationales sans avoir à vous déplacer et d’être exposé à un large éventail de sujets et de chercheurs.

En plus de ses opportunités académiques et professionnelles, Montréal offre une grande qualité de vie à un coût relativement bas. Le coût de la vie est nettement inférieur à celui de villes comme Toronto ou Vancouver. Les étudiants bénéficient de transports en commun subventionnés et de logements abordables. Ai-je mentionné que Montréal est régulièrement classée comme l’une des meilleures villes au monde pour les étudiants ? Elle offre une vie sociale dynamique, une multitude d’espaces verts et une scène artistique et festivalière inégalée. Du Festival international de jazz annuel à l’événement comique mondialement connu Juste pour rire, il se passe toujours quelque chose dans la ville.

Pour en revenir aux études, j’ai été particulièrement impressionné cet automne par un nouveau programme dans lequel quelques-uns de mes propres étudiants diplômés sont activement impliqués à l’Université Concordia. Connu sous le nom de Directed REAding in Mathematics and Statistics (DREAMS), il s’agit d’un programme dirigé par des étudiants de deuxième cycle qui offre aux étudiants de premier cycle un environnement convivial et accueillant pour explorer des sujets avancés en mathématiques et en statistiques au-delà du programme d’études habituel. Il s’agit d’un programme de supervision par les pairs, dans le cadre duquel les étudiants de premier cycle sont encadrés par des étudiants de deuxième cycle à raison d’une fois par semaine, les étudiants de premier cycle présentant ensuite un exposé sur le sujet de leur choix. Il s’agit d’un excellent moyen de faciliter l’entrée d’un étudiant diplômé dans une carrière universitaire d’encadrement d’étudiants.

En bref, étudier à Concordia est l’occasion pour les étudiants de maîtrise et de doctorat de compléter leur diplôme dans une ville qui soutient activement la vie intellectuelle. Ne vous laissez pas dissuader par le bruit temporaire de la politique sur les droits de scolarité. Les possibilités de recherche sont là. Si vous envisagez d’obtenir un diplôme d’études supérieures en sciences mathématiques, c’est le bon moment pour venir. Si vous êtes un membre du corps enseignant et que vous lisez ces lignes, pensez à partager ces opportunités avec vos étudiants de premier cycle et de maîtrise. Plus encore, envisagez de cosuperviser un étudiant avec un collègue de Concordia. Nous avons déjà des exemples récents de cosupervision réussie entre des professeurs de Concordia et des collègues de l’Université de Toronto, entre autres.

Alina Stancu (Concordia University)
Envoyer un courriel à l’auteur(e) : alina.stancu.concordia@gmail.com
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