Cloches à vache

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Éditorial
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Éditorial
Novembre 2025 (tome 57, no. 5)

Il semble que cette année soit celle où les universités d’Halifax et leurs employés universitaires doivent négocier les contrats pour les prochaines années. La situation est compliquée par le fait que nous avons trois grandes universités, chacune avec deux syndicats de professeurs, l’un représentant les professeurs à temps plein et l’autre les professeurs à temps partiel. Les choses ont commencé à s’échauffer à la mi-août, lorsque l’administration de Dalhousie a mis en lock-out ses professeurs à temps plein. Comme on pouvait s’y attendre, les professeurs ont formé un piquet de grève (mon propre syndicat à Saint Mary’s leur a envoyé son soutien) et le tintement des cloches s’est fait entendre dans toute la région. L’administration de Dalhousie s’attendait peut-être à une capitulation rapide. Cela n’a pas été le cas : le lock-out s’est prolongé jusqu’à la mi-septembre, empiétant sur le début du semestre. Finalement, un accord a été conclu.

C’est peut-être pour cette raison que Dalhousie n’a pas voulu risquer une deuxième grève, au cours du même trimestre, de la part de ses professeurs à temps partiel. Selon certaines informations, cet accord aurait été globalement satisfaisant. Les professeurs à temps partiel des trois universités sont membres de différentes sections locales du même syndicat, le SCFP, et les négociations se sont déroulées à peu près simultanément. On aurait pu espérer que l’accord conclu à Dalhousie aurait précipité la conclusion d’accords similaires dans les deux autres universités, mais cela n’a pas été le cas. Les négociations ont échoué dans les deux cas, et à l’heure actuelle, mes collègues à temps partiel, ainsi que leurs homologues de Mount Saint Vincent, sont en grève. « Plus de cloches à vache ».

Les trois universités comptent beaucoup sur nos professeurs à temps partiel pour maintenir un équilibre réaliste (même s’il n’est pas idéal) entre l’enseignement et la recherche. De nombreux cours sont perturbés ici, mais espérons que cela ne durera pas trop longtemps. Mon syndicat (SMUFU) est actuellement en négociation… nous serons peut-être les prochains. J’espère que nous pourrons obtenir un bon contrat sans avoir recours à la grève : nous sommes l’un des plus anciens syndicats de professeurs au Canada et nous avons toujours réussi à trouver un accord jusqu’à présent. Peut-être y parviendrons-nous à nouveau, ou peut-être que la pression exercée par le gouvernement provincial sur les universités a changé la donne au point que cela ne sera plus possible. Et si nous n’y parvenons pas ?

Les piquets de grève sont des endroits étranges, quand on y pense, et les piquets de grève universitaires le sont encore plus. L’atmosphère est un mélange étrange de carnaval, de pause-café et de reconstitution historique, qui rappelle les jours sombres de l’histoire du travail. Cela démontre, entre autres, une volonté de riposter. Il existe sûrement un système plus scientifique, mais en attendant qu’il soit disponible, nous nous contenterons de ce que nous avons. La négociation, suivie, si nécessaire, de cloches à vache… à moins, bien sûr, que quelqu’un ne trouve une bonne source de vuvuzelas.

Envoyer un courriel à l’auteur(e) : rjmdawson@gmail.com
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